Phèdre

Arrabal

Fanny et Alexandre

La vie est un songe

Atelier Oncle Vania

La tempête

La cantatrice chauve

 

Macbeth

Don Juan

 


Zone de dialogue interactif


Commentaires: 5
  • #5

    Marie-Claude Chaney (mercredi, 27 janvier 2021 10:29)

    Drame: qui n'en a pas vu dans sa famille ou autour de lui?Il peut se terminer mieux qu'on le pensait.
    Tragédie: c'est irrémédiable , tout est perdu sans retour; c'est funeste.(ses yeux pour pleurer!

  • #4

    Jean-Denis (samedi, 07 novembre 2020 11:22)

    Je ne croyais pas que Racine pouvait encore faire réagir à ce point. Bravo les amis! Monique a bien vu que l'essentiel c'est la beauté du vers racinien qui est parfois à couper le souffle. Il ne viendrait à l'idée de personne de faire de ses pièces des livrets d'opéra : ce serait sacrifier la musique racinienne qui se suffit à elle même.
    Quant à Bernard je ne peux que lui confesser qu'une bande de coopérants à Tétouan (Maroc) avait monté Phèdre en opéra-bouffe grâce au fameux "triangle" du théâtre de Boulevard. J'étais de la bande et nous nous étions bien amusés. Sacrilège! Ne le répétez pas!

  • #3

    Monique Bénard (vendredi, 06 novembre 2020 18:10)

    Monique Bénard
    Je n’ai jamais appris la mythologie grecque, comme vous tous, ni Racine et sa pièce Phèdre et Hippolyte (mais quelle merveille ces alexandrins que j’ai découvert)et n’ai donc au-cune référence à ce sujet. Ayant lu qu’il existait plusieurs versions quelque peu différentes, de cette tragédie, alors permettez-moi de vous en proposer une autre toute personnelle ! Nous sommes à Athanor, il faut bien s’amuser, Jean -Denis l’a permis !
    Et si...
    Phèdre avait imaginé son beau-fils Hippolyte dans le rôle glorieux de son mari Thésée. Ce serait Hippolyte lui-même qui aurait fait périr le Minotaure. Elle aurait elle-même armé sa main d’un fil qui ne serait pas celui d’Ariane mais celui de Phèdre. Elle lui aurait enseigné comment sortir du labyrinthe, avec lui il se seraient retrouvés ou perdus ensemble !
    Alors, Phèdre, tombât amoureuse de cette image-là. Ce héros au corps jeune et beau, l’eut bien sûr remarquée. Phèdre, aveuglée par l’amour en « oubliât » (pas possible!) qu’Hippolyte était son beau-fils !
    Mais...
    Lorsque sa conscience la rattrape, elle se dit qu’elle n’est point responsable de cet amour, qu’elle est innocente des sentiments troublants qui l’assaillent, alors elle accuse les dieux d’avoir allumé un tel feu ( c’est bien commode!)
    Phèdre dit vivre un combat entre ses sentiments et l’ interdit qui s’y rapporte et malencon-treusement dévoile son tourment à l’homme aimé ( pas si malencontreusement que cela !) Paral-lèlement elle dit se haïr en l’ayant fait !Ha ! quelle femme ! Serait-elle un brin manipulatrice ?
    Car lorsque Thésée revient bien vivant, elle se défile ! Et laisse sa nourrice, accuser Hip-polyte, à sa place ! (Quel courage !)
    Hippolyte et Oenone sont déjà morts, pourquoi se risque-t-elle à avouer la vérité ? Pour soulager sa conscience ? que nenni, tout simplement pour obtenir le pardon de Thésée, afin de vivre en paix (un brin calculatrice Phèdre !)
    Mais elle n’avait point prévu que Neptune l’eut contraint à prendre ce poison juste avant ses aveux . Quel gâchis !

    Moralité un secret est fait pour être gardé.

  • #2

    Bernard Poix (vendredi, 06 novembre 2020 18:03)

    Mythomanie mythologique !
    Avec ce morceau d’anthologie, nous voilà plongé dans l’univers des légendes athéniennes. Il est indispensable de les prendre vraiment au pied de la lettre pour passer outre les faiblesses d’une intrigue plutôt maigre. Les héros grecs des deux sexes (qu’il faut bien repérer car les prénoms masculins se terminent souvent par « ée ») sont « mythos ». Ils se prennent pour des demi-dieux ou fils et filles de divinités et même comme simples mortels, ils ont toujours, en fouillant bien, sinon une vague parenté, une garantie d’action divine en leur faveur (y compris celle d’anéantir l’indésirable). En contrepartie, car ils ne donnent rien pour rien, les dieux assouvissent leurs désirs ou leur vengeance en se servant des humains.
    Dans la scène qui nous occupe, certes le personnage principal, c’est Phèdre, mais le sujet central, c’est Hippolyte. Les dieux, en fait Vénus, veut se venger de la froideur du fils de Thésée envers elle, tout part de là. Phèdre n’est que l’instrument de la vengeance. Pour se faire elle insuffle à sa belle-mère une « passion » ravageuse autant que sensuelle. Qu’en attendait donc Vénus en termes d’assouvissement de sa vengeance ? Sans doute la déesse avait-elle anticipé le dénouement : l’accusation de viol par et la décision de Thésée de faire périr son fils, la vrai punition (mais dans ce cas elle devait savoir aussi que Diane le tirerait ensuite des enfers…).
    Pour en revenir à la scène, résumons : Phèdre confesse à Hippolyte qu’elle a chaud au « cœur » dans un langage à peine voilé (elle écrira d’ailleurs par la suite qu’Hippolyte a cherché à la violenter) sans dissimuler qu’elle est sous « emprise ». Mais les dieux ne font-ils pas qu’exacerber une passion déjà bien prégnante ? « Objet infortuné des vengeances célestes, je m'abhorre encore plus que tu ne me détestes. Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc ont allumé le feu fatal à tout mon sang ». La femme, le mari et l’amant : situation de théâtre de boulevard qu’ici se complique du fait que le mari est (ou était puisque Phèdre le croit mort) le père de l’amant potentiel. Cela virera au drame uniquement du fait du retour de Thésée., bien qu’en fait, il ne s’est rien passé et c’est cela que Phèdre ne digèrera pas. C’est « balance ton porc » à l’envers, on ne reproche pas l’excès d’avances non désirées mais leur absence ! Phèdre est ambigüe : son élan envers son beau-fils est sincère autant que galvanisé par les dieux : « Tu me haïssais plus. Je ne t’aimais pas moins. Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes. J’ai langui, j’ai séché dans les feux, dans les larmes, il suffit de tes yeux pour t’en persuader. Si tes yeux un moment pouvaient me regarder ». Bref, elle semble en proie à une frustration intense au point de jouer le tout pour le tout, en pure perte. On aurait pu en rester là.
    Qui, comme moi, est passionné d’opéras, se fiche de la qualité du livret car reste la musique. Avec Racine, la musique ce sont ces alexandrins ciselés, capables de transmettre jusqu’à la moindre des émotions : il n’y qu’à se laisser porter… Du grand art. On notera pour finir que la consistance des textes n’est pas forcément le fort de Racine (le triangle boulevardier de Bérénice n’est pas plus solide), mais la « musique » est toujours bien présente.
    Pour vivre un grand moment de ce type visionnez la version de Dominique Blanc (mise en scène de Patrice Chéreau) à l’Odéon :
    https://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00273/phedre-de-racine-mis-en-scene-par-patrice-chereau-au-theatre-de-l-odeon.html
    Ou encore voir la pièce intégrale par la Comédie française avec Marie Bell (une légende du lieu) pour avoir une idée du jeu ultra-classique :
    https://www.youtube.com/watch?v=SXawHgRgAGc

  • #1

    Bernard Poix (vendredi, 23 octobre 2020 11:02)

    Quelle différence faire entre drame er tragédie ?